Je tente un retour discret...
Toc toc...Euh....Je peux entrer ? Oui, je sais, je suis partie acheter des cigarettes mais il y avait du vent sur le chemin et j'ai eu envie de le suivre.
Les jours chez moi n'étaient pas drôles : maman chat est morte devant ma porte heurtée par une voiture. J'ai détesté la ville et ses cités, ses bruits et ses odeurs nauséabondes !
Jour après jour je me disais que j'allais revenir mais le vent tournait dans ma tête et brouillait mes idées ! Le monde autour de moi était pris dans ce tourbillon un peu fou et devenait encore plus fou. Alors j'ai continué à écouter le vent.
Un jour le vent a cessé et j'ai pris le chemin du retour. Il me restait simplement une petite "formalité" à régler : faire opérer mes yeux de la cataracte.
L'annonce m'avait un peu cassé le moral. Cataracte, dans ma pensée primaire, était égale à personne très âgée. Que nenni ! Ca arrive à des personnes très jeunes me dit l'ophtalmo compatissante. Va donc pour l'opération.
19 janvier : oeil droit opéré, sans problème, vision récupérée presque dans l'instant et satisfaction à tous les étages !
2 février : c'est au tour de l'oeil gauche. Bizarre, les sensations sont très différentes, la vision est très trouble, quelque chose ne va pas.
4 février : je me lève avec un voile sombre en demie-lune sur une bonne moitié de l'oeil. Verdict de l'ophtalmo consulté en urgence : décollement de rétine !
5 février : opération au CHU de Bordeaux par LE spécialiste de la rétine.
Bilan de la manoeuvre : 1 mois à dormir sur le côté droit exclusivement et 6 semaines à regarder dans son oeil la bulle de gaz diminuer progressivement, à porter un ravissant bracelet de plastique vert où étaient notés les risques de cécité en cas d'accident, 2 mois sans toucher le volant etc, etc...Et je passe sur les désagréments divers et variés dont la trouille bleue de ne pas retrouver la vue !
Tout semble rentrer peu à peu dans l'ordre sauf que lues avec mon oeil gauche les lignes d'écriture font encore un peu des vagues ! Normal, ça va passer dit l'ophtalmo qui me surveille étroitement.
La pauvre n'en est toujours pas revenue ! Je dois à la vérité de dire qu'elle ne pouvait pas savoir que j'avais une microscopique déchirure de la rétine puisque elle n'a pu être constatée que pendant l'opération et seulement au microscope.
Alors aujourd'hui il fait beau, j'écoute les feuilles qui commencent à habiller les arbres et les oiseaux qui bavardent... Et je reviens !
Minette au bord de la crise de nerf !